dimanche 13 juin 2010

it's not going to stop 'til you wise up

Ce soir est un de ces soirs où ma playlist est aussi joyeuse qu'une oraison funèbre et je m'interroge: est-ce cette nostalgie russe avec laquelle on me rabat les oreilles depuis l'enfance ? Oh mon dieu, comme je le voudrais. Il y a une véritable et pure folie à passer de la joie la plus complète au désespoir le plus profond, sans aucun changement concret, sans la moindre ébauche de raison. Je parle de ces moments où je ne me sens pas être le moi-même que je voudrais, sans pour autant pouvoir dessiner les contours de mes désirs. Ma vie a toujours été une de ces montagnes russes (encore) et je me suis accoutumée à vouloir tout et son contraire. Mais la question lancinante posée par tant d'autres finit par résonner au cœur de mes pérégrinations identitaires : "sera-tu donc jamais heureuse?" Je ne peux que répondre "oui, je le suis 50 x par jour, pour au moins 5 minutes à chaque fois". Ces grands moments de bonheur éphémère sont en général interrompus par ce petit démon intérieur qui me pousse à penser à tout "ça" : que je suis ici, que je ne suis nulle part, que je voudrais être là-bas, mais que peut-être ici c'est plus sûr, mais que la sécurité c'est déjà avoir un pied dans la tombe, non ?, ou est-ce ce qui a vraiment de la valeur, le réel, le non-illusoire ? Et je joue parfois tellement à me faire peur, à me rendre amoureuse, à y croire très fort juste pour pouvoir tomber,m'éclater en mille morceaux sur le parquet et écouter Aimee Mann et Elliott Smith en pleurant tout mon soûl. Je sais que demain me réveillera pleine d'énergie nouvelle, de la certitude de pouvoir toucher du doigt cet indéfinissable manque. Je sais que mon coeur battra quand je verrai son nom s'afficher dans ma boîte mail. Je sais que je rêverai de partir à Moscou, de passer mes journées à comprendre les mécanismes de ce monde fascinant et que ce rêve me gardera bien au chaud pendant que je vaquerai à cette vie qui ne me convient pas. Et que je ne ferai rien pour en changer. It's not going to stop 'til you wise up... so just give up.

1 commentaire:

  1. Il est ou le bouton "je te lirai jusqu'à la fin des temps" et "je te comprends"? Une myriade de bisous - oberbaum qui s'en va seule a l'opéra.

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