lundi 21 juin 2010

I'm your hell I'm your dream Nothing in between

J'ai toujours adoré observer les gens. Pas seulement les voir déambuler dans les rues, rire, s'énerver , éviter soigneusement les regards dans le métro, fermer les yeux et plisser les joues quand un rayon de soleil les chatouille... mais aussi les scruter, les analyser dans la moindre de leurs petites habitudes. Les mettre dans des catégories, que j'invente la plupart du temps. C'est un plaisir coupable et incompris puisque, une fois avoué, nombreuses sont les personnes qui m'y opposent outrées les merveilles de l'unicité et la soit-disant horreur de classifier ainsi mes contemporains.
N'est-ce pas curieux qu'à un moment où il est si primordial de faire partie d'une communauté -et de s'exprimer à travers elle- il est toujours pour certains d'entre nous insupportable de reconnaitre leurs appartenances ? Plus encore, j'ai été interpellée la dernière fois en regardant une vidéo de Kate Nash sur Youtube par les réactions des internautes : "unique"; "un look si original";... Sérieusement ? Une mèche rétro ? Des vêtements vintages ? Des textes emprunts de "girl power" british bon ton ? Je vous en trouve mille des demoiselles similaires !Ne me comprenez pas mal, loin de moi l'idée de dénigrer Miss Nash (prise d'ailleurs à simple titre d'exemple pour illustrer mon propos), bien au contraire, je trouve ça fantastique de remarquer que cette recherche de "l'unique" occupe tant les pensées d'individus composant un "groupe" social bien distinct. Il me semble en effet bien plus rare de trouver ce genre de commentaires en-dessous d'une vidéo d'un groupe r'n'b. Pourquoi reconnaître le caractère "mainstream" de nos goûts nous torture tant alors que cette dimension semble être acceptée dans d'autres tribus ?
Moi, j'aime savoir que je fais partie d'une communauté. Que lorsque je pensais avoir des goûts éparpillés et incohérents, lorsque rien ne me faisait faire le lien entre mon amour des polaroid, mon goût des cupcakes,mon inclination pour les films sélectionnés à Sundance, pour les sacs en toile de camion, pour Berlin, pour les brunchs, pour les couleurs pastels et les intérieurs rétro,... c'était en fait la "main invisible" de mon groupe social qui me guidait ! J'adore aller de profil en profil, de blog en blog, et remarquer que je ne suis pas une mais que nous sommes mille !Et j'aimerais tous vous rencontrer, pour qu'ensemble nous complétions le patchwork de cette observation pseudo-sociologique, autour d'un bon verre de vin (bio), accoudés au zinc d'un bar rétro qui passerait de l'électro soft ou des classiques soul, prenant des clichés instantanés de nos silhouettes habillées de marinières et de chemises à carreaux, nous réjouissant d'être tellement uniques et différents, tous ensemble.

http://www.youtube.com/watch?v=5TLWMYmBqZc

1 commentaire:

  1. Oh lala c'est trop ça... D'un côté l'on reste "uniques" dans la combinaison de nos goûts, mais pris séparément, ceux-ci sont partagés par tellement d'autres personnes... (et plusieurs à la fois, hein Lulu ?) Même l'original fera partie de la communauté... des originaux ! Cela dit, le groupe auquel on tente d'appartenir/appartient malgré nous sera toujours plus ou moins mainstream ou pas... c'est-à-dire aura tout de même le potentiel de présenter quelque fraîcheur voire excentricité... Tu me bluffes avec tes posts, Lux, vraiment. Encore !

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