lundi 3 janvier 2011

God that was strange to see you again. Introduced by a friend of a friend. Smiled and said 'yes I think we've met before'.

On pourrait penser que l'absence de relation est un vide, une non-situation, qui ne prend pas de place, qui s'oublie. Mais j'ai appris par l'expérience que rien n'est plus faux. Une absence s'entretient, se travaille chaque jour. Elle occupe constamment vos pensées et c'est comme si l'espace qu'elle occupe dans votre vie était devenu un énorme cube vitré, auquel vous vous heurtez sans cesse sans pouvoir y pénétrer et qui vous impose quand même la vision de tout ce qui s'y passe. L'espace pris par le vide est souvent plus grand que celui que la relation prenait elle-même dans votre vie, comme preuve que certaines personnes existent plus par leur absence. Le problème de l'absence c'est que l'on finit toujours par se persuader qu'elle est subie et que , vu le temps que l'on consacre à y penser, l'on a fait notre part du chemin pour qu'elle cesse. Mais s'il l'on pouvait décider unilatéralement du destin de cette non-relation, il est évident qu'elle nous tourmenterait bien moins. "Do you really think that you're in control? Well, I think you're crazy, just like me". Il faut être au moins deux pour décider de ne pas s'appeler, pour ne pas se manifester pour les anniversaires, pour penser à toute cette vie vécue sans nous mais décider, chaque jour, de ne pas y prendre part. Et le problème c'est que lorsque l'un des deux prend l'initiative, passe le coup de fil, envoie le mail, celui qui précisément va faire éclater ce cube en verre; l'autre ne peut plus prétendre qu'il n'a pas le choix. Il faut dire oui ou non, prendre une décision, devenir actif tout à coup. Et dire oui c'est accepter de ne plus vivre avec ce cube vitré mais avec l'espace que prend vraiment la personne, plus réduit en mètres cubes peut-être mais surtout plus changeant. Huit ans. Un sms. Je m'étais habituée à ce grand cube donnant sur leur vie, j'en connaissais chaque contour, je l'avais mesuré précisément et je maitrisais parfaitement la place qu'il prenait dans ma vie. J'avais même appris à ne plus tolérer aucune autre absence, jamais aucun autre aurevoir. C'en est presque devenu ridicule, ce besoin de faire la paix à tout prix, avec tous. "J'espère que le taxi attend toujours". J'ignore ce à quoi ma vie ressemblera à présent. Ce par quoi l'absence sera remplacée. Et bien plus encore, j'ignore si j'en suis heureuse. Je suppose que 2011 nous le dira.

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